Jour 290
Apparemment je suis le genre de fille qui n'apprend jamais rien de ses erreurs passées et qui recommence encore et encore et encore...
Juste au moment où les choses se précisent avec Paolo, je me rend compte que mon Joaquim m'a laissé un petit souvenir après notre tête à tête. Si je ne croyais pas à cette stupide malédiction avant la naissance de ma fille, celle-ci prend un malin plaisir me prouver que ce ne sont pas justes des inventions et que les mésaventures des femmes de la famille ne sont pas juste des coïncidences. En tout cas, plus ça va, moins ça y ressemble.
Et tout ça pour quoi ? Pour punir Sonia qui a décidé d'abandonner ses enfants pour vivre le grand amour. Bon, ok, l'un d'entre eux a fini par devenir un criminel et participer au meurtre de sa sœur mais quand même. Je n'y suis pour rien moi ! C'était il y a tellement longtemps. Qu'est ce que je dois faire pour que ça cesse ? Si Sonia n'était pas déjà morte et enterrée, je lui collerai une autre malédiction, rien que pour ça.
Le problème, cette fois, n'est pas que Joaquim refuse d'assumer sa paternité, c'est tout bonnement qu'il n'était que de passage et qu'il est injoignable maintenant qu'il a quitté la région pour Windenburg.
C'est d'ailleurs pour ça que j'avais finalement décidé de me rapprocher de Paolo. Mais avec un second polichinelle dans le tiroir, je pense que rien ne va se passer comme je l'avais prévu. En plus, ce deuxième enfant a été conçu alors qu'on se fréquentait déjà, je ne lui en voudrais pas le moins du monde si la pilule avait du mal à passer. Mais je pensais quoi franchement ?
On s'est vu cet après-midi, et pendant tout le temps qu'il était là, j'avais l'estomac noué. Et rien à voir avec ma situation actuelle. Enfin, un peu quand même, mais c'était surtout les effets de mon conflit intérieur. Et tout ça jusque parce que je n'arrivais pas à décider quel était le meilleur moment pour lui en parler.
Et finalement, j'ai décidé de le faire quand je n'aurais plus le choix car je ne pourrais plus lui cacher. Ce n'est pas le plus courageux et pas forcément ma meilleure décision, mais je n'arriverais jamais à rassembler assez de forces sans ce petit coup de pouce.