Jour 157
Le ventre de Marina grossit de jour en jour et notre petite merveille ne devrait plus tarder à montrer le bout de son nez. Aujourd'hui j'ai pu le sentir donner des coups dans le ventre de sa maman. C'était tellement inattendu mais tellement merveilleux.
Dans l’espoir de lui offrir un monde meilleur, je travaille d'arrache pied pour retrouver les documents que mon grand-père avait reçus. Mais ils semblent introuvables, et je n’ai pas accès à assez de ressources pour effectuer une recherche complète du réseau de l’Agence. Je ne peux pas demande à quelqu’un de m’aider. Et contrairement à mon grand-père, je doute que quelqu’un soit là pour me les faire parvenir. On ne sait pas qui lui avait envoyé, et on ne saura sans doute jamais.
Et moi je suis coincé.
Il y a quelques sympathisants à notre cause qui travaillent avec moi, mais je ne sais pas si je peux leur faire vraiment confiance avec cette tâche de la plus haute importance. Si ces preuves sont compromises, c’est tout notre plant qui tombe à l’eau. En plus, ils ne sont pas vraiment plus haut que moi dans la hiérarchie et ne pourrait pas faire beaucoup plus que moi.
J’ai quand même du me résigner à demander discrètement un plan du réseau à l’un d’entre eux qui travaille dans le département IT mais c’est tout ce que je me permettrais. Alors en attendant, j’essaie de réunir le maximum de preuve pour montrer à nos dirigeants à quel point l’Agence est corrompu. Mais avec tout ce que je trouve, je commence à me demander sérieusement si ça va me mener quelque part.
Ces mêmes dirigeants pourraient très bien être aussi pourris que mes supérieurs. Et je n’ose pas imaginer ce qu’ils me feraient si je venais avec mes preuves pour leur demande de réagir.
Mais c’est ma seule option pour maintenant. Avec un équipe plus honnête, j’arriverais peut-être à récupérer ce que je souhaite avant que quelqu’un d’autre ne tombe dessus et ne supprime à jamais ce pourquoi j’ai travaillé ici toute ma vie.
Alors ma décision est prise, je vais prendre toutes mes trouvailles et les apporter à qui de droit en croisant les doigts pour qu’il ne m’arrive rien.
Il ne faudrait pas que grandir sans père devienne une tradition de la famille.