Jour 258
Olivia a aussi plutôt mal pris le départ de sa mère. A tel point qu'elle en est tombée malade. Et elle qui est d'habitude si joyeuse, toujours une blague à nous lancer, elle est devenue tout à coup très calme et silencieuse.
Bien sûr, la maladie n'arrange rien son humeur. Et son humeur n'arrange rien à sa maladie.
Surtout que pour éviter la contagion, les garçons n'osent plus l'approcher. Ils ne peuvent pas se permettre de manquer un seul jour de travail parce qu'ils sont cloués au lit, qu'ils disent.
Alors c'est à moi de jouer l'infirmière. C'est un peu normal après tout, c'est ma fille. Même si j'aurais apprécié un peu d'aide. Je doute que mon humeur à moi l'aide beaucoup.
Je me sens presque coupable d'attendre impatiemment de rejoindre Aurélie de l'autre côté. Dans quel état elle va être si elle perd son deuxième parent dans un intervalle si proche ?
Alors même si ça fait mal, j'ai décidé de m'accrocher encore un peu. Non pas que j'ai vraiment mon mot à sur quand ma fil arrivera, mais je peux quand même essayer de tout faire pour durer le plus longtemps possible au lieu de me laisser aller. Juste le temps qu'elle soit sur pieds. Et peut-être aussi le temps de lui expliquer de ne pas être triste que je partirais parce que je j'irais rejoindre sa mère et que moi je serais alors le plus heureux des hommes. Alors oui, elle pourra pleurer mon absence un petit peu, c'est humain, mais pas la peine de se mettre dans un état pareil et de s'apitoyer trop longtemps sur mon sort. La vie continue.
Je crois que réfléchir à tout ça m'a aussi permis d'y voir plus clair.
Il est temps de sécher mes larmes et de profiter un peu de mes enfants pour le temps qu'il me reste. Tant que ce n'est quand même pas trop longtemps.