28. He wasn't there
« Toujours fâché ?
« Je ne suis pas fâché !»
« Pourquoi tu ne me parles plus alors ?»
« J'ai besoin de calme et de réfléchir !»
« L'évier désapprouve !»
« Quoi l'évier ?»
« Ce n'est pas en le frappant comme ça que tu vas le réparer !»
« Au moins ça défoule ! »
« Tu as besoin de calme où de te défouler ?»
« C'est déjà plus approprié comme activité. L'évier a rendu l’âme.»
« Non il est réparé.»
« Au moins tes coups auront servi à quelque chose. Bon on peut parler maintenant ?»
« J'ai pas envie. Laisse moi tranquille.»
« Combien de temps tu vas faire la tête !»
« Je sais pas. Combien de temps tu penses qu'il me reste à vivre.»
« Le bon côté des choses est que tu me parleras après ta mort apparement.»
« Ha, ha.»
« Non mais sérieusement, on peut parler ou pas ?»
« C'est pas déjà ce qu'on était en train de faire ?»
« Tu sais très bien de quoi je vais parler !»
« Et moi j'en ai pas envie.»
« Tu sais, je pense que ton fils commence à se poser des questions.»
« A propos de ?»
« Du fait que tu l’ignores.»
« Je ne l'ignore pas.»
« Tu ne passes pas beaucoup de temps avec lui. Tu avais promis pourtant. Mais quand il est là, tu déguerpis aussitôt.»
« Coïncidence.»
« J'ai du mal à te croire. Et je pense que Marina aussi commence à se poser des questions.»
« Qu'est ce qui te fais dire ça ?»
« Je sais pas. Les regards qu'elle lance en direction de la porte quand le petit est assis sur le canapé à regarder des dessins animés alors qu'il pourrait être dehors à jouer avec son papa.»
« Pourtant regarde ! Il est plein de vie et d'imagination ce petit. Il a tout pour devenir un artiste comme son père.»
« Je te ferais remarquer que c'est moi qui lui ai offert ce dinosaure.»
« Pour soulager ta culpabilité ?»
« Je me sens coupable de rien du tout. Et j'ai dit que je voulais pas parler !»
« Pas coupable ? Pourquoi tu ne t'occupes plus de lui depuis son anniversaire ? Bon d'accord, cela a dû être un choc de voir ton petit bébé grandir aussi vite. Mais j'ai été pris de court, je n'ai pas eu le temps de te prévenir. Je suis sûr que ça serait mieux passé si tu avais été au courant. J'ai l'impression que c'est aussi un peu de ma faute tout ça et je m'en excuse.»
« Donc tu fais ça uniquement pour soulager ta culpabilité ?»
« Je ne relèverais pas, c'est plutôt mérité.»
« Mais quand même, il n'y a pas de raison de le punir comme cela ce pauvre petit. Il ne comprends pas non plus. Je suis sûr qu'il s'est mis au dessin pour faire comme son père. En espérant créer une connexion avec toi peut-être. Tu pourrais lui donner des conseils, lui transmettre le savoir qu'on jour toi aussi on t'a transmis.»
« J'aurais voulu lui transmettre le langage, lui apprendre à marcher... Lui apprendre à être humain.»
« Tu peux toujours lui apprendre à être un homme. Il lui reste tellement de choses à découvrir.»
« J'ai l'impression que moi aussi. Tout est tellement différent ici. J'aurais voulu partager ses moments spéciales avec lui. Ce sont de ces moments qui forge un lien entre les enfants et leur parents. Des moments qui leur donnent des clés essentielles pour la suite de leur vie.»
« Et il en reste encore tellement. Ne fais pas ta tête de mule ! Tu regretteras encore plus de ne pas avoir été là pour lui maintenant.»
« La pauvre Marina ne sait plus quoi répondre à ses questions. À l'extérieur, il garde le sourire et prends cela comme un jeu, mais je sens qu'à l'intérieur il est blessé. N'attends pas trop, tu risquerais de le perdre définitivement.»
« Laisse moi tranquille !»
« Comme tu veux. Mais ne viens pas te plaindre quand tu seras tout seul.»
« Tout seul ?»
« Tu crois que Marina va supporter encore combien de temps de voir que le père de son enfant refuse de s'en occuper ?»
« Je n'aurais qu'à lui expliquer, elle comprendra.»
« C'est une mère. Et elle choisira toujours son enfant, quoi qu'il arrive. Tu crois que ton s'excuse suffira ? Tu crois qu'elle comprendra que tu délaisses ton enfant que tu aimes temps parce qu'il est arrivé une chose imprévue ? Parce que je sais que tout au fond de toi, tu aimes cet enfant. Mais je ne sais pas pourquoi tu fais un blocage sur un détail. La peur de le perdre trop vite ? Si tu lui donnes tout ton amour, jamais il ne te quitteras vraiment.»
« Encore à ton évier ? Il doit être plus que réparé depuis.»
« Je fais le ménage. C'est sale, donc je nettoie.»
« Tu as réfléchi à ce que je t'ai dit ?»
« Tu vas me lâcher avec ça ?»
« Non, je tiens à toi et cela me fait du mal de te voir comme ça. Mais je tiens aussi à ta famille et cela me fait du mal de les voir comme ça aussi.»
« Pourquoi tu les embêtes pas eux alors ?»
« Parce que le problème, c'est toi. Pas eux.»
« C'est ça ta technique pour me pousser à te raconter ce qui se passe dans ma tête.»
« Il peut s'y passer ce que tu veux. Ce que je veux moi, c'est que tu redeviennes toi même et que tu t'occupes de cet enfant que tu étais si heureux d'avoir. Tu avais promis Adam. Tu avais promis que tu t'en occuperais plus que la première fois.»
« Il s'en est pas sorti plus mal que ça non ?»
« Oui mais lui savait que tu l'aimais. Cet Antonio là, il est perdu.»
« Encore un moment raté. Tu n'aimerais pas aider le petit à faire des devoirs ? Être avec lui quand il découvre le monde et comment il fonctionne ?»
« Je peux suivre les mêmes classes que lui ? J'ai l'impression que j'ai encore des choses à apprendre.»
« Je me suis déjà excusé ! Promis plus de mauvaises surprises. À partir de maintenant, je te dis tout.»
« J'ai jamais dit que les excuses étaient acceptées. Et puis c'est un peu tard pour faire cette promesse non ? Tu aurais dû me laisser là où j'étais. Au moins j'aurais pu être avec ma vraie famille.»
« C'est dur ce que tu dis là ! Je ne comprends vraiment pas ta réaction. Elle est vraiment disproportionnée !»
« Peut-être que tu ne me connais pas autant que tu le crois.»
« Je ne vois pas comment c'est possible, c'est moi qui t'ai créé.»
« Je suis un être vivant. J'ai mes propres pensées. J'ai développé mes propres opinions. J'ai mes propres croyances et mes propres convictions.»
« C'est une conviction ou une croyance de laisser tomber sa famille comme ça à cause d'une contrariété ? Dans la vie, y a des hauts, y a des bas. C'est comme ça. Mais on fait avec. Ton entourage ne devrait pas avoir à subir tes sautes d'humeur comme ça. Reprends toi, bon sang ! Va voir ton fils et Marina dans le salon. Regarde bien. Grave cette image dans ta mémoire. Et penses à tout ce que tu vas manquer si tu continues dans cette voie.»
« ... »
« Et qu'est ce qu'il va bien pouvoir raconter à ses copains quand ils vont poser des questions sur son père ? Qu'il est froid et distant ? Qu'il lui adresse à peine la parole et n'arrive pas à rester dans la même pièce que lui ?»
« J'ai besoin de temps !»
« Oui mais combien. Le temps passe tellement vite !»
« Tu vas me dire que la prochaine étape est qu'il devient adulte directement ?»
« Mais non ! Tu sais très bien ce que je veux dire.»
« Tu n'arrêtes pas de me le répéter depuis quelques temps.»
« Il faut bien. Je ne vois aucune réaction de ta part pour améliorer la situation.»
« Encore faudrait-il que je sache quoi penser de cette situation. Je suis perdu.»
« Ton fils aussi. Tu crois qu'il se dit quoi quand ses copains parlent de leur père si aimant et si présent. Que tu ne voulais pas de lui ? Que c'était une erreur ? Que tu n'es pas son père et que le simple fait de le voir ne fait que remonter des images de sa mère avec un autre homme ?»
« Tu dis n'importe quoi.»
« J'essaie de te faire réagir. Il n'est pas trop tard encore.»
« Bon, puisque tu as décidé de n'en faire qu'à ta tête... Au moins tu ne laisses pas grandir ton fils dans un taudis. C'est dommage, il a un bel avenir pourtant ce petit. Cela aurait été merveilleux si tu en avais fait parti.»
« Je voudrais bien te voir dans cette situation.»
« C'est bien trop facile de tourner cela comme tu le fais. Je ne suis pas le problème. Je ne suis pas la personne qui abandonne son enfant. Parlons de toi d'abord, on verra pour moi ensuite.»
« Je n'ai rien demandé moi. Je vivais une vie tranquille et tu m'as tiré de là pour ton amusement.»
« Dois-je te rappeler qu'avant moi tu n'étais rien ? Et quand je dis rien, je ne veux pas dire que tu étais un Sim quelconque. Tu n'étais rien. Néant, aucune existence. Tu te souviens de ta famille ? Tes parents ? Leurs parents ? Des frères, des sœurs ? Des amis d'enfance peut-être ? Et ne dis pas que je te l'ai caché ! Tu le sais très bien.»
« Je le sais. Et c'est sans doute à cause de ça qu'aujourd'hui je ne sais pas être parent.»
« Tu le sais, c'est instinctif. Comme inscrit au plus profond de toi-même. Tu connais les bons gestes, ce qu'il faut dire. Comment réagir. Tu as juste peur. Mais de quoi ?»
« J'ai peur de ... j'ai peur que ... Antonio est passé d'un stade où il était dépendant de moi, de nous, à un stade où il peut se débrouiller sans notre aide. Se forger ses propres opinions à partir de ce qu'il observe. Et il n'a bien sûr garder aucun souvenir de tout ce que j'ai fait pour lui jusqu'à maintenant. J'ai peur que mon fils ne m'apprécie pas.»
« C'est tout ? N'est-ce pas exactement ce qui va se passer si tu continues dans cette direction ? Tu sais, si un parent a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que son enfant grandisse dans les meilleures conditions possible, il est rare que l'enfant déteste vraiment ce parent. Peut importe ce qu'il dit. Il y a toujours au fond de lui une petite place pour les personnes qui l'ont mis au monde. »
« Laisse moi.»
« D'accord, je te laisse. Mais réfléchis bien, Adam.»